Les origines

Vous vous en doutez bien, le phénomène de la pêche aux petits poissons des chenaux n’est pas nouveau. En l’an 1000 de notre ère, les Iroquois la connaissaient déjà. Des écrits des premiers colons français rapportent la présence du « poisson d’hiver » à Trois-Rivières et dans le fleuve Saint-Laurent. La pêche y était d’ailleurs pratiquée au début des années 1600. Le hasard fait toutefois bien les choses… Le poulamon ayant dû quitter la rivière Saint-Maurice, trop polluée par l’industrialisation, il a choisi d’adopter la rivière Sainte-Anne pour venir frayer. Quand le déménagement s’est-il produit? Allez savoir…

Le début de la pêche

Ce n’est qu’en 1938 que sa présence fut découverte par monsieur Eugène Mailhot venu découper des blocs de glace pour la glacière familiale. Les premières cabanes ne tardèrent pas à s’installer. Bien que petites et très rudimentaires, elles permettaient aux villageois de pêcher à l’abri des intempéries. Peu à peu, la bonne nouvelle fit son chemin. Dans les années 40, les visiteurs venaient en train pour profiter de cette manne de Noël. Le transfert de la gare à la rivière était assuré par les pourvoyeurs et leurs traîneaux à chiens. Un premier carnaval s’organisa dans les années 50 et l’événement ne cessa de gagner en popularité à travers la province.

Les hauts et les bas

Au plus fort de la pêche au petit poisson des chenaux, on pouvait compter plus de 1200 chalets sur la glace. Vers la fin des années 80, les effets de la pêche commerciale, pratiquée à l’aide de verveux à l’embouchure de la rivière, commencèrent à se faire sentir. Le nombre de prises diminua et plusieurs pourvoyeurs durent fermer boutique. Au pire de la crise, on ne dénombrait qu’environ 230 cabanes sur l’ensemble du site. Les années de vache maigre prirent fin avec l’obtention d’un moratoire interdisant l’exploitation commerciale en 1992.

Aujourd’hui

Aujourd’hui, la pêche aux petits poissons des chenaux se porte bien. Le banc de poulamons n’est exploité qu’à des fins touristiques et récréatives. Les « cabanes » se sont transformées en chalets confortables chauffés, éclairés et meublés. Une panoplie d’activités de plein air est offerte et la clientèle est majoritairement familiale. Le caractère original et inusité de l’évènement attire de plus en plus de visiteurs en provenance de l’Europe.

En moyenne, le village de 500 chalets attire près de 100 000 amateurs de pêche.